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Ang Paglálaláng

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La Création de l’Homme

 

Installation composite

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Bastille Design Center, Paris, France - 2022

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DON PAPA ART PROGRAM

Par le biais d’une installation composite, l’artiste Yoanna Bochowski invite à s’immerger dans la civilisation Philippine en se penchant sur les mythes et légendes de l’archipel. 

L’installation est constituée de trois éléments distincts qui communiquent entre eux. Une toile figurant des écritures superposées, un ensemble de néo-parchemins accroché dans l’espace, et enfin, au sol, posées sur des amas de terre, trois jarres anthropomorphes en terre cuite. 

 

Les Philippines sont composées de 7000 îles s’encrant dans l’ensemble civilisationnel malayo-polynésien. Cependant la grande multiplicité de ces îles a engendré une immense diversité culturelle et linguistique qui a continué d’évoluer sous l’influence des différents échanges commerciaux et humains, des vagues de peuplement, ou encore de colonisation. 

La peinture « Ang Paglálaláng » - « La Création de l’Homme » - s’inspire de ce Babel linguistique en superposant les traductions du texte en langue Tagalog de tradition Igorot (le peuple des montagnes) dans les diverses langues qui ont influencé le pays, en passant par le sanscrit, l’arabe, le chinois, l’espagnol ou l’anglais. La superposition des couches d’écriture au pastel gras finit par unifier la toile comme un manuscrit sur lequel le langage devient forme, couleur et symbole.

 

Continuant de s’interroger sur le Tagalog et sur son lien intrinsèque à l’Histoire des Philippines, une partie de l’installation est dédiée à des « néo-parchemins » faits de colle végétale et de café, et composés par les pages photocopiées des livres bilingues français-tagalog « L’origine des Philippines - Mythes de la création » et  « Mythes et Légendes des Philippines » de Marina Pottier-Quirolgico et Hugues Jean De Dianoux. 

La composition tente de faire vivre ces mythes et légendes anciennes et exalter leur empreinte spirituelle en leur proposant de prendre corps à travers une nouvelle matérialité. 

Les pages de ces ouvrages sont re-ritualisées: elles deviennent de faux artefacts qui semblent rejouer la découverte archéologique, se laissant à peine déchiffrer, mimant l’action du temps et de la dégradation, proposant ainsi une réflexion sur la perte de sacralité qui accompagne le passage des mythes et légendes dans le temps, qui en se chargeant de poésie, perdent leur puissance rituelle originelle. 

 

Pour compléter l’installation, des jarres en argile et pierres semi-précieuses sont disposées sur le sol.  Elles sont inspirées des jarres funéraires en terre cuite de Mindanao, dans la province de Sarangani, (500 av. J.-C.-370 apr.J.-C). Ces objets de sépulture et de culte qui servaient autrefois à préserver les restes des corps et les biens ayant appartenu aux défunts ancêtres deviennent des néo-artefacts. Ils s’illuminent par des LED incrustées qui leur créent un regard translucide et contiennent des offrandes fictives : du riz pour représenter la culture de la terre, du sel pour la culture de la mer et du sable pour relier l’eau à la terre et symboliser le cours du temps.

 

L’installation visuelle est accompagnée par un décor auditif de textures sonores, réalisé par la compositrice et chanteuse lyrique Lucie Cure, assemblant certains récits du folklore Philippin comme une histoire racontée et retranscrite, partiellement effacée, oubliée puis retrouvée via la transmission orale, comme une boucle bouclée.

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